Devant le tribunal de Bordeaux, l'artiste, Air
Max accusé d'abus de faiblesse, a juré n'être pas intéressé par l'argent.
François-Marie Banier est un être délicieusement irritant. Devant le tribunal de Bordeaux, prévenu d'abus de faiblesse à hauteur de quelque 400 millions d'euros au détriment de Liliane Bettencourt, personnage central pour l'accusation de ce dossier tentaculaire, il peut dérouter, se ridiculiser, exaspérer. Le même, dans un salon, fera merveille, ses bons mots, qui tombent à plat devant ses juges, ravissant un auditoire choisi.
À la barre, toutes les questions sont des pièges. Invité à raconter sa vie, M. Banier, malgré lui, éclaire le fossé qui le sépare des gens - et des magistrats - ordinaires. Fils d'un publicitaire violent et d'une mère «qui s'occupait d'œuvres sociales», il grandit avec ses deux frères, dans «un appartement de 70 m² en fond de cour». «Avenue Victor-Hugo, Nike Tn
Requin Pas Cher dans le XVIe, tout de même», grince le président. Pareillement, il chante les louanges de ce lycée où il côtoie, dans l'euphorie des Trente Glorieuses, «des élèves de tous les milieux» - mais il parle de Janson de Sailly, qui n'est pas l'établissement le plus souvent donné comme modèle pour le melting-pot social.
M. Banier se vante d'être modeste. Mais certaines de ses réponses peuvent laisser penser qu'il n'est pas seulement l'arriviste imbu de sa personne décrit par ses détracteurs. Ainsi, quand on lui rappelle qu'il a fréquenté Aragon - c'est le tribunal qui se lance dans l'étalage des noms prestigieux, pas lui -, lâche-t-il: «Cela m'a permis de voir la distance entre un très grand écrivain et moi.»
En 1969, son premier roman, Nike Tn Les Résidences secondaires, en fait une personnalité en vue, romancier puis photographe adoré du Paris mondain. Mais il a commencé comme «coursier, libraire, une vie d'ouvrier» au sortir.
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