La Commission Juncker: une institution bicéphale et une éminence grise

La Commission Juncker, Air Rift Ninja qui prend officiellement ses fonctions samedi à Bruxelles, aura pour la première fois dans son histoire un exécutif à deux têtes.
L'ancien Premier ministre conservateur luxembourgeois, 59 ans, s'installera au 13e étage du Berlaymont, le siège de la Commission. Son premier vice-président, le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans, 53 ans, et les autres commissaires, prendront leurs quartiers dans les étages inférieurs.
"Le président, c'est moi", a assuré M. Juncker devant le Parlement européen lors de l'investiture de la Commission, le 22 octobre. "Mais j'ai délégué une bonne partie de mes prérogatives au vice-président. Frans Timmermans est mon bras droit, et j'espère qu'il sera aussi ma main gauche", a-t-il ajouté. Il entendait ainsi afficher le rôle central qu'il veut lui voir jouer, ainsi que sa volonté d'associer étroitement les socialistes aux conservateurs.
Mais ce propos intrigue responsables européens et fonctionnaires bruxellois. M. Juncker apparaît souvent fatigué. "Il a mal au dos et au genou depuis un grave accident de voiture en 1989", explique son entourage. Il a été très affecté par la virulence de la campagne des élections européennes, au cours de laquelle il avait dû se défendre contre des accusations d'alcoolisme.
Ses propres allusions à ses "absences", sa volonté de conserver son domicile à Luxembourg et de limiter ses voyages officiels nourrissent le sentiment d'un "président à temps partiel".
Jean-Claude Juncker a voulu Nike Ninja Foot Locker une Commission "très politique". Elle compte quatre anciens Premiers ministres, deux anciens ministres des Affaires étrangères, deux anciens ministres de l'Economie et sept membres de la Commission sortante. "Elle ne sera ni le secrétariat général du Conseil" des Etats, "ni le valet du Parlement européen", a-t-il averti.
Frans Timmermans en sera le coordinateur. Fin diplomate, polyglotte, l'ancien chef de la diplomatie néerlandaise a fait très forte impression au cours de son audition devant le Parlement, et est déjà considéré par nombre de responsables européens comme le véritable patron de la Commission.
- "Machiavélique" -
Ainsi libéré de la gestion de la technostructure, Jean-Claude Juncker, un Européen convaincu, pourrait continuer à "faire de la politique" et à jouer un rôle d'arbitre, a commenté un responsable européen.
Reste à convaincre Martin Selmayr, son chef de cabinet et son éminence grise. Le jeune haut fonctionnaire allemand a mis tout son talent au service de l'élection de M. Juncker, au terme d'une campagne pleine de chausse-trappes, contre la volonté de la chancelière allemande Angela Merkel et du Premier ministre britannique David Cameron.
Ancien porte-parole, promu chef de cabinet par l'ancienne commissaire à la Justice Viviane Reding, ce juriste de 43 ans connaît parfaitement l'institution. Il est l'inspirateur de la nouvelle architecture de la Commission, au sein de laquelle les commissaires sont encadrés par des vice-présidents, ce qui permet au président, et à son cabinet, de se poser en arbitre et de tenir les rênes.
Ce dispositif, source de conflits, est jugé "pervers", voire "machiavélique", par plusieurs élus européens. "Je n'ai rien d'un Machiavel. Je suis un démocrate-chrétien allemand", se défend Martin Selmayr. Mais tirant les ficelles dans l'ombre depuis plusieurs mois, il entend continuer à exercer le pouvoir, notamment sur les nominations, selon plusieurs sources européennes.
Au sein de l'institution, l'homme compte beaucoup d'ennemis, qui guettent le faux pas. Sa décision de réécrire, sans la consulter, les réponses rédigées par la Suédoise Cecilia Malmström avant son audition au Parlement européen, ont ulcéré la nouvelle commissaire au Commerce, qui reprend le dossier sensible des négociations commerciales avec les Etats-Unis. L'incident a provoqué, avant même son entrée en fonction, Nike Ninja Pas Cher une sérieuse tension au sein de l'exécutif. "C'est la méthode Selmayr", grince un de ses détracteurs.